ee et les variables d’environnement

Si vous ne connaissez pas d’autre éditeur de texte que le Bloc-notes de Windows, vous vous demandez peut-être pourquoi je consacre tout un chapitre à une application aussi anecdotique. SmileyEn réalité, le rôle des éditeurs de texte est essentiel : ils permettent d’écrire le code-source des programmes informatiques, en se servant d’un langage de programmation comme le C, le Java ou le PHP. Ensuite, on se sert d’un autre programme, un compilateur, pour transformer les fichiers textesdu code-source en fichiers binaires que l’ordinateur pourra exécuter.

Deux de ces éditeurs font partie intégrante du système de base de FreeBSD : vi et ee.

vi, l’éditeur de texte mis au point par Bill Joy, est très puissant et permet à de nombreux développeurs informatiques d’aller très vite. Il est cependant difficile à prendre en main.

ee, par contre, c’est l’easy editor : l’éditeur facile. Il ne propose que des opérations très basiques : écrire du texte, effacer une ligne, rechercher un mot (quand même !), sauvegarder.

Allez dans votre dossier personnel. Vous allez tout de suite essayer ee en modifiant le fichier .cshrc. Les commandes que vous écrivez dans ce fichier sont automatiquement exécutées à chaque fois que vous vous loguez.

% ee .cshrc

Dans ce fichier, vous allez définir votre profil d’utilisateur et indiquer quelques-unes de vos préférences. Par exemple, vous pouvez indiquer que votre langue préférée est le Français.

Vous pouvez tout de suite commencer à écrire. Ajoutez la ligne :

setenv LANG fr_FR.ISO8859-1

LANG est ce qu’on appelle une variable d’environnement. Tous les programmes (ou presque) utilisent des variables. Elles sont désignées par un nom et ont une valeur qui peut changer au cours du temps. En général, les variables utilisées par un programme ne peuvent pas l’être par un autre. Mais les variables d’environnement, elles, sont gérées directement par l’OS et tous les programmes y ont accès. La commande setenv permet de leur attribuer une valeur. En donnant à LANG la valeurfr_FR.ISO8859-1, vous indiquez à FreeBSD que vous êtes francophone.

La touche Echap donne accès au menu principal, dans lequel vous pouvez sauvegarder et/ou quitter. La plupart des commandes disponibles restent affichées en permanence en haut de l’écran, ce qui est quand même bien pratique. Pensez juste à remplacer le symbole ^ par la touche Ctrl. Une fois dans le menu principal, tapez a pour quitter puis de nouveau a pour enregistrer vos modifications.

A présent, déloguez-vous avec exit puis loguez-vous à nouveau. Ouvrez ee : il est en Français ! Smiley Et toutes les applications qui consultent la valeur de LANG le seront aussi. Vous voulez vérifier la valeur de LANG ? Rien de plus simple. Demandez juste :

% echo $LANG

Et FreeBSD vous répondra : fr_FR.ISO8859-1.

Bien entendu, il existe d’autres variables d’environnement. Par exemple :

  • USER : Votre nom d’utilisateur (votre login, si vous préférez).

  • EDITOR : Votre éditeur de texte préféré. Faites votre choix et, dans le fichier .login, affectez à EDITOR la valeur ee, vi, vim ou emacs.

  • CDROM : Le fichier représentant votre lecteur de CD-ROM. Il se trouve dans le dossier /dev.

  • MACHTYPE : Le type de microprocesseur de votre ordinateur.

  • SHELL : Votre shell favori (/bin/csh).

  • PATH est une liste de dossiers. Les programmes exécutables situés dans ces dossiers peuvent être appelés à tout moment en tapant juste leur nom (ex : pwd, ls, ee, echo, etc.)

S’il y a d’autres utilisateurs sur le système, et s’ils ont les mêmes préférences que vous, pensez à copier ce fichier .cshrc dans le dossier personnel de chacun, pour qu’eux aussi profitent de la francisation. S’il y en a beaucoup, servez-vous du joker : * :

[Nom de l'ordinateur]# cp /usr/home/[votre identifiant]/.cshrc /usr/home/*

En tant que root, vous pouvez aussi éditer le fichier /etc/csh.cshrc. Son contenu est ajouté automatiquement à tous les .cshrc.

ee est idéal pour les débutants, mais il s’avère limité lorsqu’on veut rédiger de longs programmes. Ce qui serait bien, ce serait d’avoir un éditeur de texte sur lequel on puisse débuter aussi simplement qu’avec ee, qui nous laisse progresser à notre rythme et qui, une fois qu’on a l’habitude de s’en servir, offre finalement des fonctions aussi puissantes que celles de vi.

Vous savez quoi ? Smiley Cet éditeur de texte existe. Il s’appelle emacs. Mais vous devez d’abord l’installer.

emacs sous UNIX ? C’est plutôt un éditeur pour Linux, non ?

Pour des raisons historiques, les puristes considèrent parfois qu’emacsva avec Linux tandis que vi (et son dérivé vimvont avec UNIX. En pratique, chacun fait comme il préfère. Et il se trouve que je préfère emacs. D’ailleurs, c’est justement un lisant le tutoriel de m@teo21 sur Linux que vous pourrez en apprendre davantage sur vim, si vous le souhaitez.

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