Je ne vous apprends pas ce qu’est un fichier. Et vous savez bien que, sur un ordinateur, les fichiers sont rangés dans des dossiers (des répertoires, si vous préférez). Des dossiers qui peuvent s’emboîter les uns dans les autres et former un arbre. C’est comme ça sous Windows et c’est pareil sous UNIX. Mais sous UNIX, la racine de cet arbre ne s’appelle pas C:\. Elle s’appelle /.
Pour visiter l’arbre des dossiers et y trouver vos fichiers, il vous faut un logiciel spécial : unexplorateur. Sur le bureau KDE, vous en avez deux pour le prix d’un : Konqueror et Dolphin. Vous les trouverez facilement dans le menu principal, section Favoris :

Konqueror fait aussi office de navigateur web. Sur les autres bureaux, vous trouverez des logiciels équivalents : Nautilus pour GNOME, Thunar pour Xfce ou PCManFm pour LXDE. Ouvrez donc l’explorateur de votre choix. Voici l’arbre que vous allez explorer :

La première fois, c’est impressionnant de découvrir tous ces dossiers. Vous ferez peu à peu connaissance avec eux, en commençant par votre dossier personnel. Si vous n’êtes pas root, votre dossier personnel est le seul dans lequel vous avez le droit d’écrire, avec ses sous-dossiers, bien sûr. Parlons-en, justement, de ces sous-dossiers. Il y a d’abord Desktop (Bureau) : les fichiers que vous mettez dedans apparaîtront sur le bureau, dans la zone « Dossier du bureau ». Ceux que vous téléchargez sur le web vont habituellement dans Downloads (Téléchargements). Vous voyez d’autres sous-dossiers pour ranger tous vos documents, images, musiques, vidéos. Et vous pouvez en créer d’autres, autant que vous voulez. Si vous êtes débutant, inutile de faire attention à GNUstep. C’est une bibliothèque graphique, équivalente à la Cocoa de Mac OS X. Le suffixe step fait d’ailleurs référence à NextStep (voir le schéma sur la généalogie des UNIX, dans le premier chapitre). Certaines applications se servent de cette bibliothèque. Evitez donc juste de la supprimer.
Voyons maintenant le reste de l’arbre. Directement sous la racine, on trouve donc une quinzaine de dossiers, le fichier COPYRIGHT, et quelques raccourcis vers d’autres dossiers. J’ai entouré etc, où sont rangés les fichiers de configuration du système. Il y a bien sûr des outils graphiques pour tout configurer mais les utilisateurs avancés préfèrent souvent modifier directement ces fichiers. Je vous montrerai comment faire dans un futur chapitre. D’ici là, évitez bien entendu d’y toucher : vous pourriez endommager votre système.
Sur la même ligne, il y a root, le dossier personnel du superutilisateur. Tous ses dossiers ont également des sous-dossiers. Sur l’image ci-dessus, vous pouvez voir que usr en a 15, plus un raccourci. Sous home, vous trouverez votre dossier personnel. Toutes les applications qui ne font pas partie du système de base de FreeBSD se rangent dans les dossiers local et pbi. Dans src, il y a le code-source du système. Vous remarquerez aussi quatre dossiers marqués d’un point vert, qui s’appellent bin ou sbin. Les commandes d’UNIX sont dedans.
Mais, il y a deux dossiers bin ! Comment les distinguer ?
On peut aussi, et on le fait très souvent, désigner un fichier ou un dossier par son nom complet, également appelé chemin d’accès car il montre comment aller de la racine à ce fichier (ou dossier). Le premier bin, à gauche du schéma, est juste sous la racine. Et la racine s’appelle /. Son chemin d’accès est donc très simple : /bin. L’autre est un sous-dossier de /usr. On l’appelle donc /usr/bin. Si, dans votre sous-dossier Documents, vous créez un fichier monFichier, son chemin d’accès sera :/usr/home/[votre nom d'utilisateur]/Documents/monFichier.
Vous avez compris ? Alors, dites-moi. Quel est le chemin d’accès du fichier kernel, que j’ai également entouré sur le schéma ?
/boot-mount/boot/kernel/kernel
Ce kernel n’est pas n’importe quel fichier. Son symbole en forme d’engrenage indique déjà qu’il s’agit d’un programme exécutable. Mais ce n’est pas non plus n’importe quel programme. C’est le plus important de tous : le noyau de FreeBSD. Nous reparlerons de lui plus tard…