Qui sont les UNIX ?

La marque commerciale UNIX est déposée et appartient à l’Open Group : un consortium d’entreprises et d’organisations (ex : Oracle, Hitachi, Apple, HP, IBM, NASA, etc.) Pour pouvoir utiliser cette marque dans leur publicité, les OS doivent demander à ce groupe la Single UNIX Specification, une certification payante (et chère) fondée sur un ensemble de critères de ressemblance avec les autres UNIX.

Mais cette définition est toutefois restrictive et ne s’applique, en en fin de compte, qu’aux OS commercialisés par les entreprises membres de l’Open Group. Les autres OS du schéma ci-dessus sont tous dérivés d’UNIX et bénéficient tous de ses principaux avantages : il n’y a ni risque de plantage, ni risque de virus, ni vulnérabilité de l’OS en cas de bug dans une application ou de tentative d’intrusion. Smiley Ils sont tous reconnus par l’ensemble des professionnels comme étant des UNIX à part entière. J’en ferai donc autant dans ce tutoriel.

Et Linux, alors ?

Les systèmes d’exploitation de type GNU/Linux (Ubuntu, Fedora, Debian, etc.) n’ont pas de lien historique avec UNIX. Le sigle GNU signifie d’ailleurs « GNU is Not UNIX ». Ils ressemblent cependant beaucoup aux UNIX et ne sont pas loin d’être aussi performants qu’eux. Une différence importante, tout de même, concerne la stabilité : celle des Linux est très bonne mais peut être remise en cause par les applications exécutées lorsque celles-ci contiennent des bugs. Ces OS sont donc plus adaptés à des particuliers qu’à un usage professionnel en entreprise.

Aujourd’hui, les UNIX les plus utilisés sont :

Mac OS X : Le fameux système d’exploitation d’Apple est de loin le plus répandu. Pas tellement sur les serveurs, mais plutôt sur des ordinateurs de bureau : les fameux Macintoshs. Je n’en parlerai pas trop dans ce tutoriel car il est assez différent des autres : les outils traditionnels d’UNIX sont masqués derrière l’interface graphique et les outils d’Apple. Il mériterait un tutoriel à lui seul (et vous en trouverez plusieurs ici). De plus, les « Macs » sont des produits de luxe que tout le monde ne peut pas s’offrir.

Solaris : Développé pendant des années par Sun Microsystems et désormais par Oracle. C’est l’UNIX leader sur le marché des serveurs. Malgré sa licence propriétaire, il est téléchargeable gratuitement pour une utilisation non commerciale. Il a aussi un clone sous licence libre CDDL, maintenu par une communauté indépendante : OpenIndiana.

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Solaris 11

FreeBSD : Un système d’exploitation libre, gratuit et de plus en plus utilisé. Il est particulièrement prisé pour héberger des sites web. Les serveurs du moteur de recherche Yahoo!, par exemple, emploient FreeBSD. Idem pour le site web d’Apache, qui s’y connaît en matière de service web.

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AIX et HP-UX : Développés respectivement par IBM et Hewlett-Packard. Ce sont les plus anciens OS encore utilisés.

OpenBSD : Un système d’exploitation très… fermé. Smiley Il soigne particulièrement ses pare-feu et cryptages et n’a pas son pareil pour transformer un ordinateur en coffre-fort.

NetBSD : Le seul OS capable de préparer votre petit-déjeuner. Ce contorsionniste s’adapte à toutes les architectures matérielles possibles et imaginables, depuis les ordinateurs de la Station spatiale internationale jusqu’aux téléphones portables en passant par le périphérique Time Capsule d’Apple. Même les grille-pain ne lui font pas peur. Smiley

IRIX : Beaucoup d’entreprises l’utilisent encore, bien qu’il ne soit plus développé depuis 2007.

QNX : Un UNIX « temps réel » basé sur un micro-noyau et destiné aux systèmes embarqués.

Mais alors, lequel va-t-on étudier ?

Sachez d’abord que les UNIX se ressemblent tout de même beaucoup les uns aux autres. L’Open Group y veille. Leur parenté ne se limite pas à ce que montre le schéma ci-dessus. Ils s’échangent régulièrement du code et les nouveautés intéressantes développées sur l’un sont vite reprises par les autres. Une fois que vous en connaîtrez un, vous n’aurez pas de mal à en découvrir un autre.

Puisqu’il faut bien commencer quelque part, je vais vous apprendre à utiliser FreeBSD.

Pourquoi FreeBSD ?

  • D’abord parce que c’est celui-là que j’utilise moi-même. Autant que je vous parle de ce que je connais le mieux. Mais ce n’est pas la seule raison.

  • C’est un UNIX très populaire, avec une importante communauté Smiley disponible pour vous aider sur ses forums en cas de problème.

  • Il est libre et gratuit. Vous n’aurez donc rien à débourser pour suivre ce tutoriel.

  • C’est l’un des plus difficiles à prendre en mains (pas trop quand même, surtout avec un bon tutoriel comme celui-ci Smiley ). Il est donc plus facile de passer de FreeBSD à Solaris que l’inverse.

Difficile ? Ce n’est pas pour moi, alors…

Pas de panique ! J’ai une bonne nouvelle pour vous : il existe aussi une version facile de FreeBSD, déjà toute pré-configurée et utilisable immédiatement sur votre ordinateur personnel, avec bureau graphique et tout et tout… Elle s’appelle PC-BSD.

Voici donc notre programme :

  • Dans le prochain chapitre, je vais vous montrer comment préparer votre ordinateur à accueillir UNIX sans perdre votre système d’exploitation actuel.

  • Dans la Partie 2, nous installerons PC-BSD. Puis je vous présenterai ce système, ses outils graphiques, et tout ce qu’on peut faire avec.

  • Dans les Parties 34 et 5, nous passerons aux choses sérieuses : pour apprendre les commandes d’UNIX et bien comprendre son fonctionnement, nous repartirons de zéro, avec le FreeBSD« classique », à monter soi-même à la main. Si vous aimez les légos et autres meccanos, si vous préférez faire la cuisine vous-même plutôt que réchauffer des surgelés, alors vous allez vous régaler.

  • Enfin, dans la Partie 6, je vous parlerai des scripts UNIX, à écrire en (t)csh ou en ksh pour automatiser certaines opérations ou créer vos propres commandes. Vous ne pourrez bientôt plus vous en passer.

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