Je ne vous apprendrai probablement rien en vous disant que le clavier sert à saisir différents caractères (lettres, chiffres, symboles) et ainsi à envoyer des commandes à l’unité centrale. Un clavier, c’est un clavier ! Mais saviez-vous qu’il en existait de nombreuses variantes ?
Disposition des touches
Selon le pays dans lequel vous vivez, la disposition des touches du clavier n’est pas forcément la même. En France, les claviers sont dits « azerty », en référence à l’ordre des touches de la première ligne de lettres. Au Québec, les claviers sont plutôt des claviers « qwerty ». Il existe même différentes variantes selon le pays. Un « QWERTY » américain n’est pas le même qu’un « QWERTY » québécois par exemple. Savez-vous d’où provient cette différence de clavier entre les pays ?
Cette différence provient bien des différentes langues parlées, mais le but n’est pas d’optimiser le temps de frappe. Au contraire, ces dispositions sont conçues pour ralentir l’utilisateur, pour qu’il tape moins vite ! Très étrange, à l’heure où l’information automatique recherche toujours à nous faire gagner du temps ! Pour comprendre, il faut revenir aux origines, non pas seulement de l’informatique, mais du clavier.
Les premiers claviers ont été conçus pour les machines à écrire. À l’époque, une logique implacable avait animé l’esprit de l’américain Christopher Latham Sholes : il avait placé les touches dans l’ordre… alphabétique. C’est vrai après tout, pourquoi aurait-il fait différemment ? Eh bien c’est à l’usage qu’il s’est rendu compte de son erreur : quand les utilisateurs ont appris à taper rapidement un texte, les mécanismes des machines à écrire se bloquaient. Ils tapaient tout simplement trop rapidement ! Il a donc fallu imaginer une disposition de touches plus complexe que l’ordre alphabétique, avec laquelle les utilisateurs étaient obligés de faire des gestes plus amples pour passer d’une touche à l’autre. Ainsi, les mécanismes avaient le temps de se repositionner correctement entre deux frappes. Le clavier « QWERTY » était né (Christopher Latham Sholes étant américain, c’est la langue anglaise qui a d’abord été étudiée). Les claviers « AZERTY » ont suivis pour les machines à écrire des francophones.
Aujourd’hui, cette limitation n’a plus lieu d’être, mais l’Histoire (et les habitudes) ont fait perdurer ces dispositions de touches. Cela dit, de nouveaux claviers visant cette fois à nous faire gagner du temps et à améliorer le confort d’utilisation ont depuis fait leur apparition. On peut citer parmi eux les claviers « Dvorak » (du nom de l’inventeur de la méthode utilisée pour placer les touches de façon optimale selon la langue) ou une variante adaptée au français : le « bépo ».

Type de clavier
Claviers classiques
Au fil des années, la disposition générale des touches a perduré, mais plusieurs types de clavier se sont succédés. Les premiers claviers « externes » (non intégré à l’ordinateur comme c’était le cas sur les premiers PC) étaient de type PC/XT et possédaient 83 touches. Ils ont été remplacés par les claviers PC/AT, comportant eux 84 touches. L’intérêt des claviers PC/AT ne résidait pas simplement dans l’ajout d’une touche, mais aussi dans la forme et le placement des touches. Par exemple, les touches Majuscule et Entrer ont été agrandies afin d’améliorer le confort d’utilisation.


Sont ensuite apparus les claviers étendus, se rapprochant bien plus de nos claviers actuels. Les touches F1 à F12 ont par exemple été placées en haut du clavier. Mais l’innovation la plus marquante de ce type de claviers est la présence des quatre flèches directionnelles (←, →, ↓ et ↑), aujourd’hui incontournables.

Avec l’avènement du système d’exploitation Windows, des claviers qui lui sont spécialement adaptés se sont fortement répandus. On les reconnaît facilement par la présence de trois nouvelles touches : deux touches « Windows » () et une touche « Application » (
).

Claviers spéciaux
Outre ces types de claviers « classiques », on trouve des claviers spéciaux, dédiés à une utilisation bien particulière. Certains claviers possèdent par exemple un trackball permettant d’utiliser l’ordinateur sans souris, bien installé au fond du canapé ou encore des boutons dédiés aux fonctionnalités multimédias (lecture, pause, avance rapide, etc.).

Les joueurs se tourneront quant à eux vers des claviers haut-de-gamme, bien souvent rétro-éclairées et pourvus de touches supplémentaires programmables. On trouve même des claviers comportant un écran LCD (parfois tactile) ! A vous de voir si le prix en vaut la peine.

Dans les caractéristiques des claviers, vous croiserez régulièrement le terme « polling ». Il s’agit de la fréquence à laquelle sont envoyées les informations du clavier vers l’ordinateur. Il est bien souvent de 1000 Hz pour les claviers pour joueurs.
Certains claviers sont dits « ergonomiques » car leur forme est plus adaptée à la position des bras et des mains :

Ces claviers ont des blocs de touches séparés et orientés, permettant aux mains de rester dans l’alignement des bras (voir à gauche ci-dessus). Si vous avez devant vous un clavier classique, observez la position de vos bras lorsque vous tapez du texte : ils sont en « V », car vos épaules sont plus larges que votre clavier. Les touches y étant alignées parallèlement à vos épaules, vos poignets doivent être « cassés » pour pouvoir appuyer sur les touches. Ainsi, les mains ne sont plus alignées avec les bras. Si, si, essayez, vous verrez. Sur le long terme, cela peut poser des problèmes irréversibles au niveau des articulations.
Dans la même idée, ces claviers sont inclinés de façon inverse par rapport aux claviers classiques, ils penchent vers l’avant : la partie devant soi est plus haute que celle du côté de l’écran (voir l’image de droite ci-dessus).
Utiliser ce type de claviers demande un temps d’adaptation non-négligeable, mais le confort apporté est tel qu’il est bien souvent difficile de repasser à un clavier classique après coup.
Un autre point d’ergonomie souvent négligé est la gêne procurée par la présence d’un pavé numérique sur la droite du clavier. Si vous êtes droitier, cela vous oblige à placer la souris plus loin que nécessaire sur la droite. Vous êtes ainsi amené à tendre le bras et casser votre poignet (là encore) pour utiliser la souris. Pour remédier à cela, vous pouvez choisir un clavier sans pavé numérique et vous en procurer un séparé, que vous brancherez en USB ou sans fil :

Ces éléments sont également utiles pour les ordinateurs portables, ne disposant souvent pas de pavé numérique intégré.
Certains modèles possèdent un petit écran, permettant d’en faire des calculatrices même lorsque l’ordinateur est éteint.
Connectique
Les vieux claviers se connectaient sur un port PS2, mais l’immense majorité des claviers actuels utilisent un port USB. La norme (USB 1 ou USB 2) n’est pas très importante au vu de la très faible quantité d’information transitant entre l’ordinateur et le clavier.
Si les fils vous gênes, vous pouvez opter pour un clavier se connectant en infra-rouge ou par ondes radio (Bluetooth ou autres).
Mais il y a un revers à la médaille : la relative perte de réactivité de ces claviers. Celle-ci est totalement négligeable pour une utilisation « bureautique », mais les joueurs chevronnés ne manqueront pas de l’utiliser comme excuse en cas de défaite.
Clavier :
Les claviers standards actuels se distinguent principalement par leur ergonomie (sans parler de la disposition des touches, bien évidemmment). Si vous êtes joueur, la donne change car les critères de choix sont plus nombreux : touches rétro-éclairées, touches programmables, polling 1000 Hz, voire écran LCD intégré. Attention enfin aux claviers sans fil, dont la réactivité sera plus faible.